DEUX JEUNES AMERICAINS À BREST août 2007
Fin juillet 2007 L’université Européenne de
la Paix recevait une demande d’aide de la Ville de Brest pour
accueillir deux jeunes Américains. Ceux-ci voulaient rencontrer
des Brestois qui avaient vécu sous les bombes pendant la seconde
guerre mondiale.
Mathew et Jack, deux jeunes
de 17 ans, d’un lycée de Washington avaient obtenu une
bourse pour un projet peu commun : venir enquêter en Europe sur
la vie des civils en 1939-1945. Le grand-père de Jack avait en
effet participé aux bombardements de l’US Airforce en
1944. De la banlieue de Londres où le grand-père
était basé, à Brest puis Bayeux et enfin Cologne
où il avait assuré des missions, quel périple !
Comment ne pas souscrire à un projet tellement porteur de sens?
Les “témoins” sollicités ont accepté
avec enthousiasme de les rencontrer. Nous sommes donc allés les
chercher le matin du 3 août à l’auberge de
jeunesse où ils étaient arrivés la veille au soir.
Ils repartaient le lendemain matin pour la Normandie.
Après avoir remarqué une seule maison rescapée sur
le Cours d’Ajot face au Monument américain, ce fut
l’accueil de Serge AUBRÉE et Cécile BRAMÉ
à la Maison de la Fontaine. Devant le plan relief qui rappelait
nos remparts engloutis, Serge et Cécile ont fait part de leurs
expériences d’enfants et d’adolescent sous les
bombardements. En ressentaient-ils de l’acrimonie
vis-à-vis de ceux qui les bombardaient ? Non ! Ils ont
contribué à nous libérer...
Paul CARQUIN et son épouse leur ont fait part de leurs angoisses
de fiancés sous les bombes. Paul leur a parlé de son
action de pompier et du drame de l’Abri Sadi-Carnot qui
l’habite encore aujourd’hui.
Chez François KERGONOU, nouvelle
découverte : le terrible bombardement du 11 août 1944 qui
a tant marqué François et qu’il nous raconte comme
si nous y étions. Eh bien ! C’était justement
l’une des missions du grand-père de Jack. Celui-ci
était dans l’un des 275 bombardiers qui ont pilonné
Saint-Pierre ce jour-là. Quels sentiments les brestois
éprouvaient-ils ? Nous aurions aimé qu’ils
bombardent d’un peu moins haut. En tous cas ils sont repartis
avec un éclat de bombe extrait d'un jardin du Barullu.
Le soir même leurs parents nous faisaient part, dans un message
internet, de l’enthousiasme de leurs enfants après ces
contacts pour eux si riches.
Quant à
nous, Jack et Matthew ont contribué, par leur
démarche, à nous donner confiance dans l’avenir.
Oui nous parviendrons un jour à construire un monde de paix.
Jack et Matthew nous communiqueront le compte-rendu qu’ils
préparent pour leurs collègues de lycée.
Hervé Cadiou