ECHO DE SAINT-PIERRE N° 123 - Mai 2000


Concours agricole à St-Pierre

Il nous est difficile, actuellement, d’imaginer une telle manifestation. Et pourtant, avant la dernière guerre, on ne dénombrait pas moins de 140 fermes[1] sur le territoire de la commune de St-Pierre, fermes plus ou moins grandes allant de 1 à 25 hectares.

Le concours organisé conjointement par la municipalité et les organisations agricoles avait lieu tous les deux ans, le dernier le 27 septembre 1965.

Dès 9 heures, les premiers chevaux arrivaient place du bourg. Quel spectacle ! Bien étrillés, le poil luisant, les sabots cirés, la queue tressée et bien ficelée avec du raphia… On en dénombrait une bonne cinquantaine[2] entre les poulains d’un ou deux ans suivis des juments. Cela attirait la foule des ruraux mais aussi des citadins, chacun donnant son avis et ses appréciations.

A un certain moment, le public se faisait moins nombreux et pour cause, c’était l’arrivée de la course des bidets. Le départ avait lieu à la Trinité et l’arrivée devant le cimetière. Notre grand prix d’Amérique regroupait une dizaine de concurrents.

Vers 11 heures, le jury, choisi parmi les meilleurs éleveurs des communes voisines, passait pour l’attribution des prix.

Sous le préau de l’école communale se tenait l’exposition de fruits et légumes ainsi que des poulets et lapins. Les propriétaires de jardins ouvriers disputaient la palme aux professionnels.

A midi, le repas servi au restaurant Ty-Coz, route du Valy-Hir, rassemblait 80 convives. Après les souhaits de bienvenue                                                                 

du président venait le discours revendicatif des organisations syndicales. Le mot de la fin sera l’apanage du Maire qui assurera son attachement et l’intérêt qu’il porte au monde agricole. Le temps passe, il est temps de quitter la table et de rejoindre St-Pierre pour le concours des bovins.

Les chevaux ont fait place aux bêtes à cornes, une centaine : laitières aux pis impressionnants, amouillantes, génisses apeurées, taureaux maintenus par un anneau traversant leur cloison nasale : le Champ de Bataille ressemble à un champ de foire.

Après les années cinquante on remarque aussi les cases pour jeunes porcelets, ainsi que pour quelques truies.

La foule est encore plus importante que la matin et les langues vont bon train, les avis sont partagés ; les cafés situés à proximité comme « le Terminus » ne désemplissent pas.

Pendant que le jury délibère, une vingtaine de jeunes disputent la course avec un sac de sable de 50 kg sur le dos : départ près des douches, passage entre le presbytère et l’église et 2 fois le tour du Champ de Bataille et arrivée à hauteur de l’ancienne mairie.

Le soir, après remise des prix, tout le monde rentre chez soi, avec plus ou moins de médailles, mais heureux de s’être retrouvés et bien décidé à faire mieux au prochain concours.

Demain, la place du bourg retrouvera son calme en attendant les fêtes du pardon de St-Pierre… Mais ceci est une autre histoire…

Jean Pochart.

[1] Actuellement 7 exploitations.

[2] Les 150 chevaux de labour ont tous été remplacés par des tracteurs, est-ce un bien ?